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9 femmes autistes sur 10 victimes de violences sexuelles

9 femmes autistes sur 10 victimes de violences sexuelles

Une étude française publiée le 26 avril 2022 dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience s’est donnée pour objectif de mesurer la prévalence des violences sexuelles sur les femmes autistes en ayant recours à une évaluation standardisée. Les résultats de cette étude sont alarmants… 1

Synthèse de l’article

Co-réalisée par Fabienne Cazalis (chercheuse au CNRS et membre du comité consultatif d’Auticonsult), Elisabeth Reyes, (consultante Auticonsult), et les cliniciens Séverine Leduc et David Gourion, cette étude a porté sur un large échantillon composé de 225 femmes françaises diagnostiquées autistes ayant accepté de répondre à une enquête en ligne partagée par plusieurs organisations locales (Association Francophone des Femmes Autistes, Asperger Amitié, Asperger Aide, France Asperger…).

La lecture de l’article est ouverte à toutes et à tous de manière gratuite, et l’ensemble des données et des analyses statistiques du travail est en accès libre. Par ailleurs, les chercheurs invitent « n’importe quelle personne qui le souhaite à faire des analyses complémentaires ».

Les résultats livrés par cette recherche sont alarmants et viennent interroger les pistes de prévention à mettre en œuvre pour protéger les femmes autistes contre le risque d’agressions sexuelles.

88% des participantes ont subi des violences sexuelles

Afin d’estimer le taux de femmes autistes ayant connu des violences sexuelles (attouchements sexuels, viol, tentative de viol) au cours de leur vie, les chercheurs leurs ont d’abord posé la question « avez-vous déjà été victime d’une agression sexuelle ? », puis plusieurs questions issues du Sexual Experiences Survey Short Form Victimization questionnnaire (SES-SFV) portant sur des situations spécifiques.

Dans le premier cas, 66% des participantes ont déclaré avoir subi des violences sexuelles, contre 88% dans le second, soulignant le fait que certaines n’avaient pas réalisé que leur expérience était assimilable à des abus, et rappelant ainsi l’importance de la formulation des questions dans ce type d’étude.

Des agressions multiples et à un très jeune âge

S’ajoute à cette forte proportion une double peine : 75% de l’ensemble des participantes déclarent avoir subi des agressions à de multiples reprises, un nombre important qui peut être expliqué, entre autres, par l’âge auquel elles ont subi leur premier abus.

68% et 19% des victimes ont respectivement connu leur première agression avant l’âge de 18 et 9 ans. Selon les auteurs, plus l’agression interviendrait à un jeune âge, plus la personne serait exposée au risque d’être à nouveau victime de violences sexuelles au cours de sa vie. Des études précédentes ont en effet montré que les enfants autistes agressés seraient dix fois plus susceptibles que les autres d’adopter un comportement hypersexualisé facilitant les abus par les agresseurs (Mandell et al., 2005) et que les filles autistes entreraient dans la puberté plus précocement que les filles non-autistes et que les garçons autistes, augmentant le risque de harcèlement sexuel (Corbett et al., 2020).

Les stratégies mises en œuvre par les agresseurs consistaient dans la plupart des cas à manipuler leurs victimes, à leur mentir, à les menacer de mettre fin à la relation ou de répandre des rumeurs à leur sujet, à les harceler verbalement, ou à profiter d’elles quand elles se trouvaient dans une situation où il leur était impossible de stopper l’agression.

Finalement, seul 1/3 des participantes ont déclaré avoir signalé ces agissements aux autorités ou à leur entourage, et 26% d’entre elles n’ont pas été crues.

Des conséquences importantes sur la santé mentale

Pour les femmes autistes comme pour la population générale, le vécu de violences sexuelles génère des effets néfastes sur leur santé mentale. Celles victimes d’un ou plusieurs viols sont aujourd’hui encore nombreuses à souffrir de stress post-traumatique. La moitié des participantes a également déclaré avoir souffert de troubles de sommeil (48%), éprouver du dégoût pour la sexualité (47%) et un tiers déclarait avoir tenté de s’auto-mutiler (31%) dans les six mois ayant suivi l’agression. Le fait de vivre un ou plusieurs abus sexuels nuit donc gravement à la santé mentale des personnes, ce qui de surcroît, augmente considérablement leur risque d’être victimes de violences sexuelles.

L’autisme, facteur de vulnérabilité ?

Les résultats livrés par cette étude amènent à se demander si les traits caractéristiques de la population autiste constituent un facteur de vulnérabilité l’exposant de manière plus importante au risque de violences sexuelles. Pour répondre à cette question, les chercheurs ont eu recours à la Ritvo Autism Asperger Diagnostic Scale-Revised (RAADS-R) évaluant les traits autistiques à partir de différentes sous-échelles, et ont montré que plus une personne obtient un score élevé sur le sous-score « Réactivité sensorielle », plus le risque d’être victime de violences sexuelles  est élevé.

En dehors de celui-ci, aucun sous score n’a révélé de résultat significatif, sous-tendant alors que ce ne serait pas l’autisme en soi, ni les difficultés de communication sociale associées à l’autisme, qui constitueraient des facteurs de vulnérabilité à la violence sexuelle, mais plutôt le fait d’être différent. En effet, cette différence augmenterait le risque d’intimidation, de rejet, de stigmatisation et d’isolement qui, eux, constituent des facteurs réels augmentant le risque d’en être victime.

L’autisme constituerait alors en ce sens un facteur augmentant la vulnérabilité, mais dans le cas particulier des femmes autistes, la cause principale des violences sexuelles demeurerait selon les chercheurs leur genre, puisque les auteurs d’agressions sexuelles ciblent de préférence les femmes et les filles.

Quelles pistes de prévention ?

À l’issue de cette étude, il convient de s’interroger sur la manière de prévenir et de sensibiliser au mieux aux violences sexuelles. Les auteurs de la recherche préconisent l’adoption de mesures à la fois générales et communes à l’ensemble des femmes, et de mesures plus spécifiques tenant compte des spécificités des femmes autistes.

Dans la mesure où ces abus sont le plus souvent perpétrés par des personnes proches, exploitant leur ascendant ou leur pouvoir hiérarchique sur une victime dont l’âge est le plus souvent inférieur à l’âge légal du consentement (15 ans en France), les méthodes éducatives ne présentent qu’une efficacité limitée. Attendre de mineures en situation de handicap qu’elles se protègent par elles-mêmes grâce à l’éducation s’apparenterait par ailleurs à une forme de victim-blaming. De même, si 4 participantes sur 10 déclarent que la connaissance du risque et des stratégies d’affirmation de soi auraient pu prévenir l’agression, cette méthode ne semble pas, elle non plus, tout à fait pertinente.

Sans remettre en cause l’importance de ces méthodes de prévention, les auteurs leur préfèrent les programmes à grande échelle et les actions visant à favoriser les changements culturels profonds, telles que recommandées par le Center for Disease Control et l’Organisation Mondiale de la Santé.

Les deux organismes ont en commun de favoriser l’enseignement de stratégies visant à améliorer les compétences en communication interpersonnelle, en gestion de conflits, en prise de décision partagée pour prévenir la violence sexuelle, à créer des environnements protecteurs et sécuritaires (écoles, espaces publics et environnements de travail sûrs), à offrir aux filles et aux femmes des opportunités pour gagner en autonomie et réduire la pauvreté (stratégies d’autonomisation économique et sociale, renforcement des compétences en matière d’auto-efficacité, d’affirmation de soi, de négociation et de confiance en soi), et à questionner les attitudes, croyances, normes et stéréotypes sexistes néfastes.

Contacts à connaître

3919 : Violences Femmes Info : le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles psychologiques, mariages forcés, harcèlement…) propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge. Il est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. L’anonymat des personnes appelantes est garanti. L’appel ne figure pas sur les factures de téléphone. Ouvert 24h/24 et 7 j/7 et gratuit.

114 : Numéro d’appel d’urgence pour les personnes sourdes, malentendantes ou non verbales. Numéro unique, national, gratuit, accessible par visiophonie, tchat, SMS ou fax, 24h24, 7 jours/7. Des agents de régulation gèrent l’appel et contactent le service d’urgence le plus proche (SAMU, Police-Gendarmerie, Sapeurs-Pompiers).

119 : Allô enfance en danger. Le Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger ou en Risque de l’Être peut être contacté par les enfants confrontés à une situation de risque et de danger pour eux-mêmes ou pour un autre enfant qu’ils connaissent, et par les adultes confrontés ou préoccupés par une situation d’enfant en danger ou de risque de l’être (famille proche, famille élargie, voisins, communauté éducative…). Il n’apparaît sur aucun relevé téléphonique détaillé. Ouvert 24h/24 et 7 j/7 et gratuit. Il est également accessible par chat à l’adresse suivante : https://www.allo119.gouv.fr/besoin-daide

0800 05 95 95 : SOS Viols : numéro gratuit destiné aux femmes victimes de viol ou d’agressions sexuelles, à leur entourage et aux professionnels concernés.

https://parcours-victimes.fr : pour comprendre les temps clés et démarches à suivre pour une personne qui subit ou a subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques.

https://violences-sexuelles.info : outil d’information et de prévention récompensé par la Chaire UNESCO Santé sexuelle & Droits humains 2018-2022.

Remarques d’Elisabeth Reyes, consultante en Data Analyse chez Auticonsult, sur la réalisation de ce projet de recherche

Le projet MACA (Mapping Autistic Cognitive Abilities) constitue un programme de recherche dirigé par Fabienne Cazalis dont l’objectif est d’identifier les domaines cognitifs dans lesquels les personnes autistes peuvent se révéler particulièrement efficaces. L’un de ses axes de recherche consiste notamment à s’intéresser aux spécificités des femmes sur le spectre de l’autisme.

En 2018, le psychiatre David Gourion avait déjà réalisé un sondage anonyme demandant à des femmes autistes si elles avaient subi des agressions sexuelles, avant que son étude ne soit poursuivie par Fabienne Cazalis. C’est dans ce contexte, et plus précisément dans le cadre d’une mission pro-bono, qu’Elisabeth Reyes, consultante chez Auticonsult France, a pu prendre part à l’étude synthétisée précédemment.

En 2020, après avoir repris les données et l’article débuté par David Gourion, Elisabeth reprend le tableau de données issu du sondage et réalise de nouveau les calculs nécessaires à son analyse. Après une interruption de plusieurs mois incluant une mission chez un client, elle reprend ce travail en 2021, rédige une version du code et des données pouvant être publiées aux côtés de l’article scientifique. Bilingue en anglais et français, elle met également ses compétences au service de la rédaction de l’article, en assurant la bonne compréhension de son contenu, de ses résultats et de leur interprétation. Au cours de cette période marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, elle exerce alors en télétravail, en collaboration avec Fabienne Cazalis avec qui elle s’entretient de manière hebdomadaire.

Si la mise en lumière de certains chiffres particulièrement alarmants, notamment ceux concernant la prévalence des type d’agressions multiples au sein de la population autiste féminine, a pu générer un certain impact émotionnel chez Elisabeth, cette-dernière déclare toutefois être parvenue à conserver une certaine distance avec son objet d’étude :

« Entre mon asocialité, ma difficulté à immédiatement comprendre l’implicite (qui réduit l’impact des situations qui ne vont pas plus loin que du verbal souvent codé) et ma chance de n’avoir moi-même jamais subi une agression, j’ai pu prendre une certaine distance avec le sujet malgré sa difficulté inhérente. Par conséquent, j’ai pu rester calme en lisant les portions où les personnes ayant répondu au sondage pouvaient s’exprimer avec leurs propres mots »

Déjà forte d’une thèse en biologie, Elisabeth relate avoir apprécié cette expérience, qui lui a permis de renouer avec le processus de recherche et de travailler en bonne collaboration avec la co-autrice de l’article :

« Il s’est révélé que les aspects de la rédaction d’articles scientifiques que Fabienne et moi préférons étaient complémentaires, donc la répartition des tâches s’est faite naturellement » 

En tant que référente en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et suppléante au sein du Conseil Social et Économique (CSE) d’Auticonsult France, Elisabeth s’estime aujourd’hui désormais plus apte à remplir sa mission si un cas de harcèlement devait se déclarer. Par ailleurs, elle a déjà pensé déjà à des pistes qu’il serait intéressant d’explorer à l’avenir pour prolonger cette étude comme par exemple d’inclure d’autres formes d’agressions sexuelles, ou porter un intérêt plus spécifique aux expériences des personnes autistes et/ou asexuelles. En effet, ces deux populations, qui se chevauchent parfois, pourraient présenter des similitudes en termes de difficulté pour comprendre certaines situations sociales liées à la vie sexuelle, et/ou l’expression et la perception de leur consentement (ou son absence), pouvant les exposer davantage à certains types d’agressions sexuelles.

1. Cazalis F, Reyes E, Leduc S and Gourion D (2022) Evidence That Nine Autistic Women Out of Ten Have Been Victims of Sexual Violence. Front. Behav. Neurosci. 16:852203. doi: 10.3389/fnbeh.2022.852203

Photo de la visite de l'usine de Novandie

Valoriser tous les talents autistes dans l’emploi : À la découverte de l’Usine Novandie

Valoriser tous les talents autistes dans l’emploi : À la découverte de l’Usine Novandie

Vivre et Travailler Autrement (VETA) et auticonsult, deux dispositifs innovants qui démontrent par l’exemple la valeur ajoutée des professionnels autistes en milieu ordinaire du travail.

À l’occasion du mois de l’acceptation de l’autisme, auticonsult et VETA, partenaires de longue date, ont invité Dominique Gillot(ancienne Secrétaire d’État aux personnes handicapées) et Carole Grandjean (Députée présidente du groupe d’études autisme) – toutes deux fortement impliquées dans le travail et le handicap au niveau politique – à Auneau.

L’objectif ? Montrer que dans toute la diversité du spectre autistique, il existe de nombreux talents qui sont capables de travailler en milieu ordinaire “comme tout le monde”, et débattre sur les solutions proposées aux chercheurs d’emploi et aux employeurs

Pour rappel, l’autisme touche 1 personne sur 100 dans le monde, soit 700 000 personnes en France. Entre de 76% et 90% sont sans emploi selon Autisme Europe mais il est estimé à un niveau encore plus élevé en France. Pourtant, ce n’est pas par manque de compétences que les personnes autistes ne trouvent pas de travail et les dispositifs de VETA et auticonsult le montrent bien.

Visite de l’Usine Novandie

Photo de la visite de l'usine de NovandieC’est dans la ville d’Auneau qu’est installée une usine Novandie (filiale d’Andros) où travaillent 11 personnes autistes sévères accompagnées par l’association Vivre et Travailler Autrement (VETA). Cette association, créée par le père d’un enfant autiste (Jean-François Dufresne, Président de VETA et membre du comité consultatif d’auticonsult), met en place « un dispositif alliant un accueil en entreprise, une prise en charge reposant sur des stratégies éducatives et un hébergement, afin de démontrer que l’insertion des personnes autistes par le travail est possible et source d’épanouissement ».

Comme chez auticonsult, l’accueil en entreprise se fait naturellement grâce à une sensibilisation des collègues de l’usine à l’autisme. Un aménagement sur-mesure des postes de travail permet de faciliter la compréhension des tâches des employés Andros accompagnés par l’association. Ces aménagements, souvent sur la base de codes couleurs et de pictogrammes, ont été généralisés sur certains postes, à la demande d’autres ouvriers (non-autistes), qui y voyaient également des avantages favorisant leur efficacité et leur compréhension des tâches à réaliser.

Au travail, les qualités des ouvriers autistes se voient tous les jours. Ils sont précis, ponctuels, méticuleux, ne font jamais d’erreurs et apprécient les tâches répétitives que les autres travailleurs n’aiment pas effectuer. La précision parfaite des ouvriers autistes sur les quantités à ajouter a même permis une économie de dizaines de milliers d’euros par an de matières premières à l’usine.

Visite de la Maison du Parc

Photo de la visite de la Maison du ParcAprès le travail, les visiteurs ont été accueillis à la Maison du Parc. Une résidence qui offre aux travailleurs autistes de l’usine un lieu de vie proche de leur travail, agréable et confortable qui leur permet d’avoir de l’indépendance. En effet, le lieu est complètement géré par les locataires (qui sont les travailleurs autistes) avec l’aide des salariés de l’association.

Pour le moment, ce sont 11 personnes qui bénéficient d’un tel accompagnement, mais l’association incite d’autres entreprises à s’inspirer de leur initiative pour faciliter l’accueil de travailleurs autistes.

Présentation de VETA et d’auticonsult et débat sur l’inclusion professionnelle

Suite à la visite de la Maison du Parc, un temps de présentation et de débat a eu lieu.

À commencer par VETA qui ont réaffirmé leur ambition qui consiste à proposer à des adultes atteints de troubles modérés à sévères d’autisme, un emploi en CDI en usine, un hébergement ouvert et des activités favorisant leur insertion et leur épanouissement.

Ensuite, une présentation de l’entreprise auticonsult s’est déroulée en compagnie d’un de ses employés autistes.

Auticonsult est une entreprise de services du numérique (ESN) : un modèle d’entreprise qui permet de garantir l’emploi et le bien-être au travail des personnes autistes embauchées. Ceci permet également aux entreprises qui ne connaissent pas l’autisme d’en faire l’expérience plus facilement.

Comment cela fonctionne-t-il ? Auticonsult embauche – chez elle en CDI – des personnes autistes en tant que consultants dans le numérique. Cette entreprise positionne ensuite ses consultants sur les projets IT de ses clients. Comme l’association VETA, elle sensibilise ses clients à l’autisme grâce à un dispositif de coaching, accompagne ses consultants et ses clients pour le bon déroulement des missions et assure le bien-être au travail des consultants.

De cette manière, elle arrive à sensibiliser par l’expérience de nombreuses entreprises qui auparavant ne connaissaient pas l’autisme. Ces entreprises sont donc plus ouvertes à travailler avec des personnes autistes, donnant ainsi la chance à davantage de chercheurs d’emploi autistes de trouver du travail.

De nombreuses entreprises témoignent qu’elles avaient des appréhensions qui au final ne s’avéraient pas poser de problème. Par exemple, une cliente témoignait « J’appréhendais un peu de travailler avec des personnes autistes, car je craignais que la communication ne soit pas facile. Finalement, […] la communication n’a jamais été un problème ».

Au final

Ces deux dispositifs complémentaires montrent que le monde de l’autisme est dynamique, plein de bonnes volontés et rempli de talents. Ils montrent également que les personnes autistes ont toute leur place dans notre Société et qu’il est primordial de leur donner plus d’opportunités, notamment au travail.

Photo du Débat à Auneau

La journée s’est conclue sur une discussion entre les participants sur la manière dont la France pourrait encourager et soutenir l’emploi de professionnels autistes et/ou en situation de handicap dans le milieu ordinaire. Les participants étaient Dominique Gillot, Carole Grandjean, Yenny Gorce (Directrice de l’association VETA), Jean-François Dufresne (Président de VETA), Hatem Souabni (Consultant chez auticonsult) Flora Thiébaut (Directrice des Opérations d’auticonsult) William Cunche (Président d’auticonsult). Un échange très riche qui a ouvert de nombreuses perspectives encourageantes !

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Est-ce difficile de communiquer avec des professionnels autistes ? Bpifrance répond

Est-ce difficile de communiquer avec des professionnels autistes ? Bpifrance répond

« Si parfois travailler avec ce type de profil demande un encadrement particulier et une plus grande précision dans l’expression de nos besoins, c’est un atout sur le long terme, car cela nous permet aussi d’améliorer notre communication avec l’ensemble de nos collaborateurs qui « osent » moins s’exprimer lorsque certaines de nos demandes s’avèrent confuses. »

Comment l’histoire avec auticonsult a-t-elle commencée ?

Nous avons commencé à travailler avec auticonsult en 2018 sur des missions de qualité documentaire.

J’appréhendais un peu de travailler avec des personnes autistes, car je craignais que la communication ne soit pas facile et qu’il faille sans cesse recourir à un intermédiaire auticonsult en cas de problème, même mineur et « normal » dans toute prise de poste.

Finalement, sur les 3 consultants auticonsult avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler, la communication n’a jamais été un problème : j’étais persuadée que les personnes autistes avaient du mal à s’exprimer, mais chaque consultant est très différent et il se trouve que l’un d’entre eux était même plutôt bavard !

Comment se déroule la mission actuelle ?

Le consultant avec lequel nous continuons à travailler aujourd’hui nous donne une pleine et entière satisfaction : sa rigueur et sa méticulosité apportent une vraie valeur ajoutée au service.

Si parfois travailler avec ce type de profil demande un encadrement particulier et une plus grande précision dans l’expression de nos besoins, c’est un atout sur le long terme, car cela nous permet aussi d’améliorer notre communication avec l’ensemble de nos collaborateurs, qui « osent » moins s’exprimer lorsque certaines de nos demandes s’avèrent confuses.

Nous apprécions également beaucoup l’encadrement de notre consultant par un coach auticonsult, ce qui permet d’avoir des moments d’échange sur les éventuelles difficultés rencontrées par chacun et les axes d’amélioration à apporter pour rendre notre quotidien toujours plus enrichissant.

Un conseil pour les entreprises souhaitant inclure des professionnels autistes ?

Si j’avais un conseil à donner aux entreprises qui souhaitent s’ouvrir à des profils plus variés, ce serait de bien cerner les qualités humaines attendues pour chaque poste. Certaines tâches demandent beaucoup de rigueur et d’organisation personnelle, tandis que d’autres seront plus adaptées à des profils créatifs et aimant gérer des sujets très variés : au fond, les études effectuées auparavant importent peu et la formation la plus importante se fait au fur et à mesure, dans l’entreprise.

L’essentiel est d’être le plus précis possible dans sa demande initiale, et lucide sur la réalité du poste proposé : il ne s’agit pas de vendre du rêve mais bien d’être honnête sur les possibles difficultés qui sont inhérentes au poste pour avoir une personne qui saura transformer ces obstacles en points positifs au quotidien.

Témoignage de Pauline Becker.
Pilote Digital Métier chez Bpifrance.

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Est-ce simple de travailler avec des professionnels autistes ? Le CNES témoigne

Est-ce simple de travailler avec des professionnels autistes ? Le CNES témoigne

Pour beaucoup de gens, la personne autiste est le surdoué comme dans le film Rain Man ou la personne lourdement handicapée et non-verbale. La réalité est beaucoup plus vaste. Une majorité est en capacité de travailler comme tout le monde si les adaptations nécessaires sont faites. Le CNES en témoigne dans cet article.

Présentation du client

Céline Tison travaille au CNES, le Centre National d’Etudes Spatiales. Elle est manager du service « Traitement Radar ». Ce service définit les algorithmes utilisés pour inverser les mesures faites par des radars à bord de satellites vers des paramètres géophysiques. Par exemple la hauteur des océans, la profondeur de glace, la hauteur des rivières et des lacs… etc

Contexte de la collaboration

Dans mon service, nous avons besoin de compétences en physique, en mathématiques et en informatique scientifique. Nous avons fait appel à auticonsult à deux reprises : une première mission en 2020 et une deuxième mission de cinq mois sur 2021 et début 2022.

2020 Première mission avec auticonsult

Image satellitePour la mission de 2020, il s’agissait d’intervenir sur la mission CFOSAT (China France Oceanography SATellite), un satellite qui mesure les vents et les vagues à la surface des océans. Nous avions besoin d’un nouveau regard, d’une personne qui nous apporte un œil critique sur l’inversion des signaux. Les algorithmes de calculs des vagues devaient être améliorés. Nous étions dans notre modèle de pensée, dans nos schémas habituels sur la physique de la mesure et nous avions envie d’un regard neuf.

C’était une demande complexe qui impose d’avoir un background théorique assez poussé. Nous ne voyons pas comment trouver une personne capable de mener à bien cette revue critique sans à priori. Quand j’ai entendu parler d’auticonsult, je me suis dit que c’était une réelle opportunité. Nous avons effectivement accueilli une consultante qui avait une telle capacité de travail qu’elle a pu comprendre très vite notre problématique. Grâce à son background, déjà très solide en physique et en mathématiques, elle a su être très pertinente très rapidement et capable de nous proposer de nouvelles solutions d’inversion.

La mission a duré un peu plus de 9 mois en tout. Elle nous a apporté exactement ce que nous espérions, c’est-à-dire de nouvelles solutions pour traiter les signaux.

Une deuxième mission en 2021-2022

La deuxième mission qui se termine tout juste, traite d’hydrologie. Nous cherchions à développer un nouveau simulateur pour représenter les futures mesures d’un concept instrumental en cours de développement. Dans ce cas, nous avions besoin d’une personne qui maîtrise les mathématiques et l’informatique. Auticonsult nous a proposé un profil qui correspond vraiment bien avec notre besoin.

La mission s’est déroulée en télétravail intégralement avec des interactions très régulières pour orienter le travail. Seulement quatre rendez-vous de deux jours ont été réalisés en présentiel. Le Job coach nous a aidé à adapter la méthode de travail à distance en cours de mission. Le résultat a été très profitable pour le consultant et pour nous. Nous sommes très contents du résultat final.

Les Job coachs pour faciliter la collaboration

Dans les deux cas, nous avons été accompagnés par des Job coachs. Je trouve que c’est extrêmement enrichissant pour le démarrage de la mission, en particulier la garantie d’un petit temps de sensibilisation proposé à toute l’équipe qui va intervenir avec le consultant auticonsult.

Cela nous permet de parler de l’autisme de façon ouverte et j’ai vraiment apprécié la franchise avec laquelle cela a été fait et l’implication du consultant qui vient nous expliquer comment il interagit avec les autres, et d’expliciter quels sont ses problèmes.

Ce temps d’échanges pose des bases de travail solides pour la suite puisque nous savons à quoi nous attendre, avoir connaissance des problèmes fait qu’il n’y a plus vraiment de problème finalement. Tout le monde s’adapte et le consultant devient juste une personne comme les autres membres de l’équipe. À chaque fois, les contacts ont été très bons.

Le Job coach nous accompagne sur la durée du contrat et permet d’ajuster très rapidement en cas de problème. Nous en avons rencontré très peu d’ailleurs !

Avez-vous une anecdote sur l’impact de l’autisme au travail ?

En fait, je n’ai pas vraiment d’anecdote sur l’impact de l’autisme dans le travail. Notre ressenti à tous est, qu’il n’y a pas tant de différences. Certes, il faut un peu s’adapter sur les relations humaines, mais cela se fait de façon très simple.

C’est ce qui nous a peut-être tous surpris dans l’équipe. C’est finalement très simple et cela s’est extrêmement bien passé lors des deux expériences.

Un conseil pour les autres entreprises ?

Je n’ai qu’un conseil à donner : « allez-y », lancez-vous et faites-vous confiance !

Il faut peut-être adapter un petit peu son mode d’intervention. Quand je suis une étude avec auticonsult, je m’implique peut-être un peu plus, je prends la main sur les comptes-rendus de réunion et surtout, je donne de l’information qui est utilisable tout de suite et pas longtemps à l’avance parce que je me suis aperçue que ça ne servait à rien.

Témoignage de Céline Tison.
Manager du service « Traitement Radar » au CNES.

logo CNES

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Global Impact Report 2021 : Ce que disent nos consultants

Global Impact Report 2021 : Ce que disent nos consultants

Comme chaque année, nous avons le plaisir de vous partager notre rapport évaluant l’impact social de notre groupe international.

C’est aussi l’occasion de donner la parole à nos collègues consultants qui nous partagent leurs ressentis après avoir rejoint notre groupe. Voici leurs témoignages.

Profil du consultant : Laura Rousse, Consultante IT

Portrait de LauraAvant de rejoindre l’équipe Française d’auticonsult, Laura Rousse a travaillé pendant 15 ans dans différents domaines incluant des banques, des établissements financiers et même un magasin de loisirs créatifs. Elle ne parvenait pas à rester dans une même entreprise plus d’une année, ce qui lui causait énormément de stress. « J’avais des soucis avec des collègues ou avec le management mais je ne comprenais pas pourquoi », dit-elle. « Il m’est arrivé d’être licenciée sans avertissement préalable ou je finissais par m’ennuyer et je démissionnais car je n’étais plus intéressée par mon travail. »

Il y a deux ans, elle a été diagnostiquée autiste.

Aujourd’hui, elle travaille sur des projets fonctionnels ou data et utilise ses compétences en résolution de problèmes et en amélioration des process pour les clients. « Ce que j’apprécie vraiment dans mon travail au sein d’auticonsult c’est que je me sens enfin en confiance au travail. » Elle se sent moins fatiguée et peut mieux se concentrer sur ses missions sans le stress social qui parasitait ses anciens postes. « Pour la première fois de ma carrière je sens qu’on me fait confiance et qu’on me soutient, et ça aide énormément. »

Je me sens enfin en sécurité au travail. Je n’ai pas à me soucier des aspects sociaux, je suis moins fatiguée et je peux me concentrer sur mon travail.

Profil du consultant : Enzo De Luca, QA Analyst

Portrait de Enzo« Je suis toujours surpris de constater qu’il y a un an, je travaillais encore dans
le commerce de détail » explique Enzo de Luca, qui travaillait avant dans un magasin local de vente au détail et de technologie. « Je vendais les produits aux clients, rangeais les rayons, et passais le balai.» Pendant la pandémie du Covid-19, Enzo fut licencié puis a trouvé un nouvel emploi chez auticon Canada.»

«Je me sens beaucoup plus apprécié à auticon» dit-il. «Les personnes avec qui je travaille veulent réellement m’aider à m’améliorer tant sur l’aspect professionnel que personnel.» Chez auticon, Enzo a suivi une formation d’analyste assurance qualité, exécutant des tests et documentant les bugs de logiciels. «J’ai également été le programmeur principal sur un module de gestion des employés et j’ai aidé à communiquer pour que tous les membres de l’équipe soient sur la même longueur d’onde concernant la vision du projet.»

«auticon m’a donné les clés pour m’améliorer et exceller en tant que programmeur professionnel et en tant qu’individu. Je suis peut-être autiste, mais cela ne me rend pas différent du neurotypique lambda.»

Ils savaient ce sur quoi j’avais des difficultés… auticon m’a donné les outils nécessaires pour m’améliorer et exceller tant au niveau professionnel que personnel.

Voir notre rapport complet ci-dessous :

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Covéa x auticonsult : la Big Data de manière inclusive ?

Covéa x auticonsult : la Big Data de manière inclusive ?

C’était une belle expérience humaine et professionnelle, c’est motivant et novateur. La différence est une richesse, sans aucun doute.

Contexte de la mission

Il y a 3 ans, le groupe Covéa avait terminé le regroupement de la gestion des données des 3 marques MAAF, MMA et GMF en un seul Datahub. Dans ce contexte, Mathieu (Manager du Datahub) avait besoin de talents pour optimiser le fonctionnement.

Avec Jean (Directeur du Datahub), ils souhaitaient intégrer plus de diversité dans leurs équipes et ont donc fait appel à auticonsult pour mener à bien ce travail d’optimisation.

En compagnie de Laurent, Intégrateur autour de solution Big Data chez Covéa et Référent du consultant auticonsult, ils témoignent tous les deux leur expérience de travailler avec un professionnel autiste.

Voici l’interview de Mathieu (M) et de Laurent (L) :

 

Comment s’est déroulée l’intégration du consultant ?

M : L’intégration s’est bien passée. Les membres de notre équipe s’entendaient déjà bien, et lorsque j’avais abordé cette démarche auticonsult tous avaient spontanément adhéré. Le consultant a bénéficié d’un bon accueil, par exemple l’équipe lui proposait dès son arrivée de déjeuner ensemble mais sans insister plus que nécessaire.

L : C’est vrai qu’au tout début, j’avais des craintes que l’intégration du consultant prenne beaucoup de temps. Mais si on respectait ses particularités (comme ses hypersensibilités) en lui attribuant par exemple un bureau avec peu de passage, c’était juste un collaborateur plus réservé que d’autres au final. La Job Coach nous avait très bien expliqué les difficultés professionnelles que pouvaient induire l’autisme. Cela se ressent très vite sur le terrain, et on comprend rapidement que Joseph n’est pas à l’aise avec les approximations, les sous-entendus.

 

La crise sanitaire a-t-elle impacté cette intégration ?

M : La crise a conduit à un éloignement drastique dès le premier confinement. Il y a eu une perte du contact social que toute l’équipe appréciait, mais tout le monde a su s’adapter y compris Joseph (consultant auticonsult).

L : La distanciation était difficile pour Joseph, mais il n’éprouvait pas de difficultés à communiquer et participer aux réunions en ligne. Certaines périodes ont été un peu dures, le confinement survenant dès le début de la mission, mais nous avons pu les traverser sans que l’intégration de Joseph n’en pâtisse véritablement. C’est vrai que le consultant faisait part de la baisse de lien social causées par les différents confinements (en effet, une personne autiste peut être plus réservée mais peut aimer les liens sociaux également), mais notre équipe échangeait régulièrement avec lui et la Job Coach d’auticonsult était heureusement là pour lui.

 

En parlant de Job Coach, qu’est-ce que le coaching vous a apporté ?

M : En plus des points qu’elle a régulièrement avec Joseph, la Job Coach nous a partagé des recommandations sur l’autisme en général mais aussi spécifiquement sur le consultant auticonsult lors de la réunion de sensibilisation. Ces recommandations étaient très bien prises en compte par l’équipe. Tout le monde avait bien compris et savait comment communiquer avec Joseph. Mais en même temps, ça ne nous a pas empêchés d’avoir une relation tout à fait « normale » avec lui. Cette sensibilisation était très importante et je suis content qu’auticonsult l’ait organisée avant la mission.

L : Joseph n’éprouve aucun problème à communiquer sur son ressenti, et la manière dont il aborde les sujets. Malgré cela l’aide de la Job Coach est précieuse pour nous rassurer sur les tâches que nous confions à Joseph, et nous conforter dans nos choix.

 

Selon vous, quelle est la plus grande force du consultant ?

M : En tant que manager je dirais sa posture, il inspire confiance car on voit tout de suite qu’il est carré, et il a toujours été congruent avec sa posture. Également son professionnalisme, sa rigueur et bien sûr le fait qu’il n’oublie rien.

L : Joseph est très rigoureux dans son travail, il ne laisse pas les sujets sans réponse s’accumuler et n’hésite pas à relancer les collègues dont il attend les retours, directement ou par mon intermédiaire. On peut lui faire entièrement confiance pour garder à l’esprit l’exhaustivité de ses sujets et chercher à continuellement les faire avancer.

 

La collaboration avec auticonsult a-t-elle eu un effet positif sur l’équipe ? Si oui le(s)quel(s) ?

M : Oui sans aucun doute. Parmi les nombreux effets positifs, il y a tout d’abord l’aspect humain du projet qui s’intègre dans notre culture de mutuelle. La démarche est également très fédératrice et renforce la cohésion collective.

L : Je ne connaissais l’autisme qu’au travers de reportages, et pouvoir côtoyer et travailler avec des personnes qui vivent avec permet de mieux comprendre leurs difficultés. Cela a des répercussions en dehors du monde professionnel également, et permet de parler de l’autisme autour de soi.

 

Comment résumeriez-vous cette expérience ?

M : C’était une belle expérience humaine et professionnelle, c’est motivant et novateur. La différence est une richesse, sans aucun doute. Nous referons appel à auticonsult dès que de nouveaux projets s’y prêteront.

L : Cette expérience est très enrichissante, c’est très réconfortant de voir que dans notre monde compétitif, il y a de la place pour des sociétés comme auticonsult.

Témoignage de Mathieu Bonelli et Laurent Cailleteau.
(Respectivement) Responsable Datahub et Intégrateur autour de solution BigData chez Covéa.

Accueillir un consultant autiste : une expérience fascinante chez Décathlon

Accueillir un consultant autiste : une expérience fascinante chez Décathlon

Notre équipe cherchait juste un consultant qui sache bien faire le travail. Ce qui en est ressorti est bien plus qu’une mission réussie.

La demande initiale

Au début, notre équipe était à la recherche d’une personne pour une mission de migration d’un outil de ETL. Un travail qui peut paraître simple mais qui au fond est compliqué à cause des nombreux aléas que l’on peut rencontrer. La personne en charge de cette mission devait s’assurer que tous nos traitements restaient opérationnels sur la nouvelle version de l’outil.

On ne cherchait pas spécifiquement une personne sur le spectre de l’autisme ou étant en situation de handicap, juste une personne compétente et qui connaissait l’outil ce qui était le cas de Laurent (consultant auticonsult). C’est comme ça que l’aventure a commencé.

La sensibilisation

Au début de la mission, une job-coach est venue nous faire une sensibilisation sur l’autisme et les particularités de Laurent. Elle nous a beaucoup aidé à comprendre ce « trouble » car très peu de personnes connaissaient l’autisme dans notre équipe. Cette sensibilisation nous a permis de comprendre ce qu’était le spectre de l’autisme, et comprendre la raison de la discrétion de Laurent.

Quand la mission a démarré et qu’on a commencé à travailler avec Laurent, la communication s’est finalement bien passée entre nous. Certes, Laurent n’allait pas de lui-même faire des ragots à la machine à café mais on n’a pas ressenti de réelles difficultés pour communiquer.

Le travail

En ce qui concerne la qualité du travail, je me rendais compte que Laurent réfléchissait « différemment » et ceci apportait une vision innovante sur la mission. Je m’en suis rendu compte notamment à l’initialisation du projet. Laurent a su décortiquer les travaux existants et tout référencer dans un tableau pour faciliter le projet. Il a rigoureusement parcouru l’ensemble des travaux pour les cartographier. Avec le nombre de jobs et de sous jobs que cela représentait, la tâche était fastidieuse, mais ça ne semblait pas préoccuper Laurent qui souhaitait simplement aboutir cette tâche qu’il avait entreprise.

La mission ayant démarrée peu avant le confinement, Laurent a commencé le travail à distance à 50% puis est passé à 100% en télétravail. Mais ceci n’a pas semblé le gêner et tout s’est bien passé au final.

Ce que je retiens

Je suis très content d’avoir fait la démarche, très content d’en savoir plus sur l’autisme et très content également d’avoir partagé cette expérience avec l’équipe.

Outre la qualité du travail fourni par Laurent, la sensibilisation faite au début de la mission a été particulièrement appréciée par mes collègues. J’étais moi-même surpris d’avoir des échos positifs de ma hiérarchie lors de mon entretien mensuel.

On parle toujours de prendre les meilleurs chez Décathlon et l’autisme n’a pas été un frein pour choisir les meilleurs talents. C’était une belle découverte, humaine et technique.

 

Témoignage de Charles-Adrien LE TETOUR
Leader Dev Data chez Decathlon

« Le handicap est une affaire de perspective »

« Le handicap est une affaire de perspective »

Le 3 décembre est la journée internationale des personnes handicapées. Pour cette journée célébrée mondialement, notre consultante Laura s’exprime sur son autisme. Elle démontre notamment que, contrairement aux idées reçues, c’est la situation qui est handicapante en réalité, pas l’autisme en soi. Explications.

Il y a des mots qui sont plus faciles à assumer que d’autres. « Autiste », par exemple. Entre le moment où j’ai compris que ce mot pouvait s’appliquer à moi et le moment où je l’ai accepté, il s’est écoulé un an. Un an pour assimiler avant de prendre le chemin du diagnostic, pour être sûre. Alors imaginez un peu ce que ça a pu donner avec le mot « handicap ». Handicapée, moi ? Non, jamais ! J’ai toujours essayé d’être Super Woman, de pouvoir me débrouiller toute seule pour tout (très mauvaise façon de vivre sa vie, je sais. Je me soigne ?). Il suffit qu’on me dise « tu n’es pas capable de… » pour que je me retrouve harnachée à 90m de hauteur… Bref, non je ne me sens pas handicapée. 

Pourtant, il arrive que je sois en situation de handicap. La nuance est importante. Confinée, en télétravail, chez moi ? Je suis Super Woman. Hyper productive, je n’ai pas besoin de voir mes collègues plus que pendant les quelques réunions Visio qui sont programmées. Je suis comme un poisson dans l’eau, tout va bien (en plus le café est bon). En revanche, à 15 à discuter autour de la machine à café, là oui. Je suis en situation de handicap. Se concentrer sur les 4 différentes discussions, essayer de répondre en restant dans le sujet, faire abstraction du bruit des machines, des gens qui entrent et qui sortent… Certains appellent ça une pause, pour moi c’est une épreuve sportive. Je suis épuisée après ça. Ou après une heure dans les transports en commun, une soirée ou une réunion.

Mais peu importe ce qui nous vaut cette étiquette, ce sont certains éléments qui nous mettent en situation de handicap. Alors que pour certaines choses, nous sommes bien plus efficaces ou débrouillards que les personnes dites « normales ». Vous ne me croyez pas ? Demandez aux personnes aveugles qui servent dans le restaurant « Dans le noir » … Demandez à un voyant de faire pareil pour voir. Impossible ? Et pourtant. C’est le genre de gymnastique que nous faisons tous les jours, parfois même sans y penser. Vous voyez une personne handicapée, je vois une personne qui arrive à vivre dans une société qui n’est pas faite pour lui. Vous rêveriez d’avoir ces capacités d’adaptation !

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Du coup oui, aujourd’hui, j’ai pu demander que mon environnement soit aménagé pour que je m’y sente bien. Parce que j’ai adapté ma vie personnelle pour éviter les situations qui m’handicapent, mais je ne peux pas le faire dans mon travail. Au début j’avais l’impression de tricher, de profiter d’un privilège que je n’aurais pas dû avoir mais je me suis vite rendu compte de l’impact que ça avait sur moi, sur ma fatigue, sur ma vie. Et j’ai fini par comprendre que ce n’est pas un privilège mais juste une manière de me remettre un peu à égalité avec les autres. Et au bout de 16 ans de carrière, je commence enfin à découvrir qu’on peut s’épanouir au travail. 

Finalement, le handicap est une affaire de perspective. On en revient à cette citation d’Einstein : « si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide. » Alors oui, dans la société actuelle, nous, petits poissons handicapés, que nous soyons autistes, sourds, non-voyants, avec un handicap physique ou tous les autres, nous nous retrouvons souvent devant des arbres. Des forêts, même. Mais si vous poussez un peu les arbres et que vous faites un peu de place pour mettre des rivières, vous allez voir plusieurs choses :  

  • Les rivières, c’est joli.
  • On peut avancer aussi bien, sinon mieux en nageant dans une rivière qu’en sautant d’arbre en arbre. 
  • Les rivières, ça aide les arbres à pousser.  

Faites-nous juste un peu de place et vous verrez le changement. Pas seulement pour les personnes autistes, mais faites de la place pour tous ceux qui sont différents. Que le handicap soit visible ou invisible, acceptez la différence. Embrassez-là ! Bien sûr, tout le monde ne pourra jamais être à égalité, c’est évident. Mais faisons tous un effort pour que tout le monde ait sa place, se sente à sa place et se sente inclus. C’est possible en nous adaptant juste un peu pour que ce soit plus facile pour tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule pour une raison ou pour une autre, je suis persuadée que ça changerait tout. Parce que si on fait en sorte que les gens soient juste un peu moins en difficulté, il y a des situations où le handicap peut disparaître, où le réel potentiel de chacun peut être libéré. Et c’est tellement reposant de faire les choses sans avoir à penser à sa différence ! 

Photo d'une forêt et d'une rivière ensemble

On n’est pas bien, là ? 

 

Laura, consultante informatique chez auticonsult 

 

Vous voulez en savoir plus sur le modèle atypique d’auticonsult ? Comment nous faisons pour réduire ces situations handicapantes en entreprise et permettre aux personnes autistes d’exprimer leur plein potentiel ? Alors allez voir notre rubrique « À propos d’auticonsult »

Rapport d’Impact : Que disent nos clients ?

Rapport d’Impact : Que disent nos clients ?

Plus tôt cette année, nous avons publié notre rapport d’impact social. Ce dernier montre les bénéfices de travailler avec des personnes autistes et l’avantage pour elles d’exercer leur profession dans un environnement de travail sensible à leur singularité. Zoom cette fois-ci sur les chiffres de notre sondage client Français !

Notre ESN a été créée dans un contexte où les personnes autistes avaient (et ont toujours) des difficultés d’accès à l’emploi – même en ayant de réelles compétences – à cause des préjugés qui existent sur l’autisme.

Changer la perception de l’autisme dans les environnements de travail était donc nécessaire. Notre modèle d’entreprise de services permet un double impact dans ce sens :

  1. en offrant aux personnes sur le spectre de l’autisme des carrières de qualité à la hauteur de leurs compétences et
  2. en accompagnant les clients dans cette démarche d’inclusion et de valorisation de la neurodiversité.

C’est donc avec joie que nous vous partageons les résultats de notre sondage client par cette infographie. Ces résultats nous motivent dans nos efforts pour tendre vers l’égalité d’accès à l’emploi pour les personnes autistes !

Si vous êtes un(e) employeur/employeuse, ayez confiance (comme nos clients) et n’hésitez pas à embaucher des professionnels autistes qui sont aussi compétents que les autres professionnels. De nombreux accompagnements sont possibles pour que cet accueil se passe pour le mieux !

Si vous avez des projets dans l’IT ou dans la Data, alors n’hésitez pas à faire appel à nos services en nous contactant sur contact@auticonsult.fr

Champ d'orangers

Andros x auticonsult : « une vision différente et surtout complémentaire à notre sujet »

Andros x auticonsult : « une vision différente et surtout  complémentaire à notre sujet »

auticonsult ou comment s’adapter aux spécificités de notre interlocuteur tout en optimisant nos résultats ! C’est par ces mots que je résumerai l’intervention d’auticonsult dans le traitement, à priori simple, de dédoublonnage de notre base de données.

Champ d'orangers

Fortes de 250 000 occurrences avec des facteurs de tri multiples nous avions bien préparé notre dossier en écrivant les différentes équations de tri et nous nous apprêtions à « seulement » faire passer le message à notre consultant pour tester sa capacité à faire le job.

La prestation a débuté avec une sensibilisation à l’autisme réalisé par la coach de notre consultant durant une heure pendant laquelle nous avons fait connaissance avec notre consultant, ses particularités, ses méthodes de travail et habitudes.

Nous avons poursuivi par une première session de travail conséquente de plus de 4h avec notre consultant pendant laquelle nous avons, grâce à ses questions très pertinentes, reformulé enrichi et complémenté notre besoin initial. Cette session a su nous faire voir au-delà de notre vision très orientée résultat et nous a ouvert les yeux sur un champ des possibles ; nous avons ainsi pu comprendre tout l’intérêt à travailler avec des personnes certes différentes mais qui ont un regard et une vision sur les projets beaucoup plus large que la nôtre.

Il a fallu certes prendre plus de temps pendant la prestation pour écouter, rassurer et tester des solutions avec notre consultant mais le résultat a été bien supérieur à notre demande initiale avec au final une base dédoublonnée, une automatisation du tri réalisé, une équation écrite et fonctionnelle pour la recherche des probabilités d’occurrence de doublon !

Nous avons vraiment été surpris du niveau de compétences et de la capacité d’assimilation de notre problématique par notre consultant qui s’est avéré être une aide précieuse avec une vision différente et surtout complémentaire à notre sujet, complexe et long à traiter (à nos yeux) il nous aura finalement permis de gagner plusieurs mois.

Logo Andros

Suite à ce projet nous avons en prévision d’autres sujets que nous allons certainement soumettre à auticonsult afin de profiter de cette valeur ajoutée qu’apporte la neurodiversité qui pour ma part se révèle être un vrai atout pour l’entreprise partenaire mais aussi pour le consultant qui s’épanouit pleinement dans une mission avec du sens.

Témoignage de Guillaume MAURIN, Responsable Cellule Performance Maintenance ANDROS